La Côte-de-Gaspé en toponymie : l’histoire derrière les cantons (1/2)
- MRC de La Côte-de-Gaspé

- 8 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 sept.
Canton : nous avons tous entendu ce mot, mais qu'est-ce que c'est ? Un canton est une division géographique d'un territoire à des fins administratives, généralement dans des territoires non organisés ou des régions moins peuplées. Comme vous pouvez le constater sur la carte, chaque territoire non organisé dans la MRC de La Côte-de-Gaspé est composé de plusieurs cantons, chacun portant son propre nom. Mais, quelle est la signification de ces noms ?

Souvent, les cantons portent des noms qui honorent des personnages importants du passé, dans plusieurs disciplines militaires, politiques, religieuses ou techniques. Dans cette chronique, nous explorerons les origines des noms des huit cantons du TNO Rivière-St-Jean : Blanchet, De Beaujeu, Laforce, Larocque, Galt, Baillargeon, Sirois et Gastonguay.
Le canton Blanchet, tient son nom de François-Norbert Blanchet (1795–1883), né en 1795 à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, débuta son ministère comme curé au Nouveau-Brunswick et aux Cèdres. Il consacra ensuite sa vie à l’Ouest américain, où il fonda les premières missions catholiques de l’Oregon. Nommé vicaire apostolique en 1843, puis évêque de la région de 1846 à 1882, il joua un rôle central dans l’implantation de l’Église catholique dans cette partie du continent [1].
Le canton De Beaujeu rend hommage à la famille de Beaujeu, dont plusieurs membres ont marqué l’histoire du pays. Parmi eux, on compte Daniel-Hyacinthe-Marie, mort au combat près du fort Duquesne en 1755, et Louis, qui s’illustra lors de l’invasion américaine de 1776. D'autres, comme Jacques-Philippe et Georges-René Saveuse de Beaujeu, ont joué un rôle politique important au Bas-Canada, notamment à titre de seigneurs et de conseillers législatifs [2].
Le canton Laforce, rend hommage à René-Hippolyte Pépin, dit Laforce (1728-1802), originaire de Laprairie, s’illustra comme militaire, capitaine de navire et marchand. En 1754, il fut fait prisonnier par les troupes de Washington et détenu en Virginie pendant deux ans. Par la suite, il participa à des opérations militaires sur le lac Ontario et au siège de Niagara. Établi à Kamouraska, puis commerçant avec les Antilles, il reprit du service pendant la Révolution américaine, où il obtint en 1780 le titre de commodore de la flotte [3].
Le canton Larocque honore Joseph Larocque (1808–1887), l'évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, ayant joué un rôle important dans la vie économique et juridique du Québec à la fin du 19e siècle [4].
Portant le nom de Sir Alexander Tilloch Galt (1817–1893) le canton de Galt, Galt fut un acteur clé de la Confédération canadienne, ministre des Finances, et promoteur du développement ferroviaire dans l’est du Canada. Il est considéré comme l’un des Pères de la Confédération [5].
Le canton Baillargeon est nommé en mémoire de Charles-François Baillargeon (1798–1870), archevêque de Québec de 1867 à 1870, qui joua un rôle spirituel important durant une période marquée par les tensions entre l’Église et l’État [6].
Le canton Sirois porte le nom de Joseph-Eustache Sirois (1858-1918), arpenteur-géomètre et ingénieur civil originaire de La Pocatière. Reçu arpenteur en 1882, il a d’abord travaillé dans le Nord-Ouest canadien avant de devenir ingénieur de district pour le département des Travaux publics du Canada dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie [7].
Enfin, le canton Gastonguay rend hommage à Joseph-Narcisse Gastonguay (1849-1922), arpenteur-géomètre et ingénieur civil de renom, né à Saint-Roch-des-Aulnaies. Il fut ingénieur en chef du ministère de la Colonisation. Il joua un rôle central dans la fondation de l’École d’arpentage de l’Université Laval, qu’il dirigea de 1912 à 1918. En reconnaissance de sa carrière exemplaire, le pape Benoît XV le fit chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand en 1921. [8].
Ces cantons incarnent à travers leurs noms un hommage aux multiples facettes de l’histoire québécoise. Ils sont autant de repères géographiques que de marqueurs identitaires, rappelant aux habitants et visiteurs l’héritage de ceux qui ont contribué à façonner la région et le Québec.
Dans notre prochaine édition, nous plongerons dans l’histoire des noms des trois cantons qui composent le territoire non organisé des Collines-du-Basque, en plus de découvrir d’autres faits méconnus et fascinants sur cette portion unique de notre territoire.
Sources :
[1] Commission de toponymie du Québec. Canton de Blanchet – toponymie.gouv.qc.ca
[2] Commission de toponymie du Québec. Canton de Beaujeu– toponymie.gouv.qc.ca
[3] Commission de toponymie du Québec. Canton de Laforce– toponymie.gouv.qc.ca
[4] Commission de toponymie du Québec. Canton de Larocque– toponymie.gouv.qc.ca
[5] Commission de toponymie du Québec. Canton de Galt– toponymie.gouv.qc.ca
[6] Commission de toponymie du Québec. Canton de Baillargeon– toponymie.gouv.qc.ca
[7] Commission de toponymie du Québec. Canton de Sirois– toponymie.gouv.qc.ca
[8] Commission de toponymie du Québec. Canton de Gastonguay– toponymie.gouv.qc.ca







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